Un peu d’histoire

La thermographie infrarouge ou comment voir l’invisible !?

Sir William Herschel, fameux astrophysicien, mathématicien et musicien britannique d’origine allemande, célèbre pour la découverte de la planète Uranus, est le premier à découvrir en 1800, que la lumière n’est pas toujours visible à l’œil nu. Répétant l’expérience optique de Newton, Herschel fait passer de la lumière blanche solaire à travers un prisme, de façon à la décomposer en rayons lumineux de différentes couleurs, dont il mesure ensuite la température de chacune à l’aide d’un thermomètre noirci, constatant que celle-ci augmente du bleu vers le rouge.

Poussant plus loin son expérience, le savant a alors l’idée de placer son thermomètre au-delà de la bande rouge, là où aucune lumière n’est visible. À sa grande surprise, il mesure alors la température la plus élevée. Il vient ainsi de démontrer qu’il existe de la lumière qui ne peut être vue par les yeux : c’est la lumière infrarouge.

La lumière infrarouge ou thermographie est l’utilisation d’une caméra de mesure et d’imagerie infrarouge pour “voir” et “mesurer” l’énergie thermique émise par un objet. L’énergie thermique, ou infrarouge, est une lumière invisible car la longueur de ses ondes est trop longue pour être détectable à l’œil nu. Il s’agit de la partie du spectre électromagnétique que nous percevons comme chaleur. Contrairement au monde visible, dans le monde infrarouge, tout objet ayant une température supérieure à zéro émet de la chaleur. Même les objets très froids, tels que les glaçons, émettent des infrarouges. Plus la température d’un objet est élevée, plus la radiation infrarouge émise est importante. Les infrarouges nous permettent de voir ce que nos yeux ne peuvent pas voir. Les caméras de thermographie infrarouge produisent des images de radiation infrarouge ou de “chaleur” invisible à l’œil nu et fournissent des mesures précises de température sans contact.

Depuis les temps anciens, la détection et la surveillance de la chaleur émise par le corps a été utilisé comme outil de diagnostic et de gestion. Les Egyptiens l’utilisaient pour surveiller les changements de température de la peau en déplaçant leurs doigts sur une surface du corps. Hippocrate,  Grec de l’Antiquité,  appliquait boue humide sur un chiffon et drapait le thorax du patient.
Il déterminait ainsi que la zone qui séchait en premier était le point problématique et, ce faisant, a effectué le premier ‘ thermogramme ‘ il y a plus de 2400 années .

Les vétérinaires et les propriétaires de chevaux ont pratiqué la  palpation des membres pendant des siècles pour évaluer le lieu des blessures. Une différence de température étant un indicateur clé. La technologie d’imagerie thermique actuelle fournit une sensibilité 40x plus élevée que la main.